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Marchand, Marchand, le jour de gloire est arrivé ! Ou plutôt les jours de gloire. Le talent du nageur français, âgé de 22 ans, a débordé de la piscine olympique de Paris La Défense Arena : quatre médailles d’or en individuel et une médaille de bronze par équipe. Et fait oublier aux Français, en leur indécrottable chauvinisme, un autre exploit de cette neuvaine : la Canadienne Summer McIntosh, 17 ans et 1,68 m, a remporté trois médailles d’or et une d’argent. D’ailleurs, dimanche 4 août, quand la championne a fendu la foule pour rejoindre la piscine, pas un Français ne l’a arrêtée ni même reconnue.
La nageuse de Toronto a partagé les honneurs de la natation féminine avec Katie Ledecky, qui a remporté ses huitième et neuvième médailles d’or lors de ces Jeux de Paris, sur 800 m et 1 500 m. Sans minorer cet exploit, le succès de l’Américaine, 27 ans, est en partie dû au fait que Summer McIntosh a préféré s’aligner et s’imposer sur des distances plus courtes. Elle est la seule à l’avoir battue sur 800 m depuis 2012. C’était en février 2024 et Katie Ledecky était arrivée six secondes après l’Ontarienne.
L’adolescente, qui admire Kim Kardashian, taillait ainsi des croupières à la jeune femme qui adore la lecture et s’est même mise à l’apprentissage du français. Monde impitoyable de la natation de haut niveau qui vous met au rencart, parfois à la retraite, à un âge où le commun des mortels se met seulement à s’imaginer un avenir. Si la Suédoise Sarah Sjöström n’avait emporté à 30 ans le 100 m nage libre, le mercredi 31 juillet, et le 50 m nage libre, dimanche 4 août, on jugerait ce sport plus cruel encore que le mannequinat ou les concours du plus beau bébé.
Summer McIntosh nage vite fait bien fait. On pourrait parler d’hérédité. Jill Horstead, sa mère, était déjà une nageuse aguerrie. Elle a participé aux Jeux de Los Angeles en 1984. Ce qui en faisait une potable monitrice quand il s’est agi d’apprendre à nager à sa fille, dans la piscine familiale d’Etobicoke, dans la banlieue de Toronto. On ne peut cependant parler de transmission naturelle ni même de révélation pour la jeune fille. Est-ce rébellion enfantine ? Summer McIntosh s’essaye à d’autres sports. Jusqu’à se convaincre que c’est dans l’eau chaude que s’exprimera le mieux son goût de la compétition, tandis que sa sœur Brooke préférera ce liquide sous le point de congélation et deviendra championne de patinage artistique.
Summer McIntosh rejoint le Centre de haute performance de la fédération canadienne de natation où son talent explose dès l’âge de 13 ans. Brosser la biographie d’une championne en herbe, se levant à 4 heures du matin pour rejoindre sa piscine d’entraînement, la musique du rappeur Drake dans les oreilles, puis qui enchaîne des longueurs de stakhanoviste, sous la houlette de son entraîneur, Brent Arckey, n’aurait qu’un relatif intérêt. Elle devient dans la presse canadienne l’enfant prodige. Elle participe à ses premiers Jeux à Tokyo. Elle a 14 ans, échoue au pied du podium du 400 m nage libre. Puisqu’on en est à comparer des temps de passage, Katie Ledecky avait débuté à 15 ans, à Londres, en 2012 et était devenue médaillée d’or du 800 m nage libre.
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